La mise en œuvre du budget-programme présente des enjeux importants qui tournent autour de la rénovation
de la fonction budgétaire et de la réforme de l'organisation administrative.
1.
La
rénovation de la fonction budgétaire
La fonction budgétaire rénovée vise deux
objectifs structurants : l'amélioration de l'efficacité de l'action
publique, pour le bénéfice de tous (citoyens, usagers, contribuables et agents
de l'Etat) et l'instauration d'une véritable transparence dans la gestion
publique. La
rénovation de la fonction budgétaire en question touche principalement les
sous-fonctions :
- Préparation et
présentation du budget ;
- Exécution et
suivi budgétaires ;
- Contrôle et
reddition des comptes.
La
préparation et la présentation du budget-programme
Elles
consacrent un changement de paradigme, marqué par le passage de la logique de
moyens à la logique de résultats. Cette philosophie de résultats, à la base du
budget-programme, permet d'établir un lien direct entre les politiques
publiques, c'est-à -dire, les objectifs de développement, et les allocations
budgétaires ; en même temps, elle vise à instaurer un mode de gestion
budgétaire axé sur la performance, en vue d'obtenir des résultats conformes aux
choix stratégiques définis par le Gouvernement (efficacité de l'allocation).
Dans le même ordre d'idées, la présentation du
budget-programme met en avant le principe de lisibilité du budget de l'Etat,
avec une présentation adossée à une nomenclature budgétaire
comprenant quatre segments : administratif, économique, fonctionnel et
programmatique.
L'exécution
et le suivi du budget-programme
Elles
sont marquées essentiellement par la rationalisation des acteurs de la dépense,
la réingénierie des procédures et l'institutionnalisation d'un dialogue de
gestion.
Le
nombre d'acteurs, dans la phase administrative de la dépense, passe de trois (03) à deux (02.)
Cette
rationalisation des acteurs accroît également la responsabilisation des
gestionnaires qui, désormais, dans la phase administrative, assument
entièrement l'engagement de l'Etat dans les opérations d'acquisitions de biens
et services et de réalisation d'ouvrages publics.
Les
procédures d'exécution des dépenses, dans le cadre du budget-programme, sont
simplifiées, avec l'élimination des redondances dans le contrôle budgétaire.
Ces
procédures sont également enrichies d'un aspect jusqu'ici insuffisamment pris
en compte, à savoir la dimension liée à la performance.
La
mise en Å“uvre du budget-programme s'inscrit dans le cadre d'un dialogue de
gestion entre les acteurs, qui est à la fois vertical et horizontal.
Les
Contrôles budgétaires et La reddition des comptes
Dans
le cadre du budget-programme, les
contrôles budgétaires se caractérisent par un contrôle a priori allégé
(contrôle modulé) et un contrôle a posteriori renforcé incluant un contrôle de performance.
S'agissant de la reddition des comptes, elle fait intervenir principalement
six (06) catégories d'acteurs (le Ministre chargé des finances, les
ordonnateurs, les comptables publics, les responsables de programme, le juge
des comptes et les parlementaires).
Elle a principalement pour objectif d'assurer
la qualité des procédures comptables et des comptes, la sincérité dans la tenue
et la reddition des comptes, la transparence et la performance dans l'exécution
des politiques publiques.
2
La réforme de l'organisation administrative
La
réforme des finances publiques est intrinsèquement liée à l'organisation des
services de l'Administration chargés d'opérationnaliser les pans de politiques
publiques que le programme se fixe pour objectif de mettre en œuvre.
Cette
orientation implique l'arrimage de l'architecture administrative à la structure
des programmes. En conséquence, le budget-programme doit être délimité en
fonction de la politique publique qu'il représente mais également en fonction
de l'organisation administrative qui existera pour mettre en œuvre cette
politique publique.
En
effet, les structures administratives doivent correspondre aux programmes qui
fondent leur raison d'être. L'existence d'une structure administrative dans
l'organigramme d'un département ministériel doit être justifiée par la valeur
ajoutée qu'elle apporte dans la mise en œuvre de la politique publique liée à
la mission dudit ministère.